top of page

 

Textes concours d'écriture 2024

Les trois textes gagnants sont maintenant dans nos archives.

 À lire ce mois-ci sous le thème "Mon clown intérieur"

 par Jean-Maurice Gaudreau

 

           

Le clown en moi.

Le clown en moi a plusieurs aspects et multiples talents, il passe de sérieux à joyeux tout comme d’artiste à espiègle, rempli d’amour pour la vie, son visage souriant est vite remplacé par une figure triste devant la souffrance et la misère. Il a beaucoup d’emprise sur moi.

Dès que les premières clartés du jour se pointent à l’horizon, je suis convaincu que le clown en moi est déjà réveillé et planifie ses actions pour me faire raconter des histoires, poser des devinettes, faire des bouffonneries incluant les tours que j’aurai à jouer, pour lui plaire.

Je me souviens qu’étant plus jeune, il m’inspirait à faire toutes sortes de pirouettes et de culbutes, tel un vrai saltimbanque, afin de plaire à mes parents, mes amis et amies. Dans le cas de ces dernières j’aspirais surtout à attirer leur attention et leur admiration, à la conquête d’une d’elles, malheureusement les répondantes n’étaient pas toujours celles que je voulais impressionner.

En vieillissant, je me suis souvent posé la question : « est-ce réellement possible qu’un être semblable vienne me hanter et me pousser à faire de telles pitreries. »

La réponse est sûrement « OUI » puisque même octogénaire, je ne peux m’empêcher de trouver quelques histoires drôles et des petites niaiseries afin de faire rire ceux et celles qui m’entourent, tout comme la marionnette Guignol, qui faisait rire les Lyonnais.

Le clown Auguste m’a déjà inspiré à porter un drôle de costume. Il sait que je ne porterai pas ce pyjama à pantalon bouffant garni des frisons autour du cou, des poignets et des chevilles ; ni ces longs souliers ridicules, avec un bout gonflé se ballottant à chaque pas ; ni ce ridicule chapeau en cornet renversé garni d’un pompon rouge ; encore moins ce nez rond rouge vermillon. 

Malgré tout, un jour j’ai été choisi pour assister le père Noël, je devais donc me costumer en « fée des glaces » pour une soirée de Noël de mon club de service. Coiffé d’une couronne placée sur une perruque à longs boudins blonds, je portais une longue robe rose et tenais à la main une baguette magique. Vêtu d’un tel accoutrement ridicule, je faisais des mimiques drôles et des pitreries.

Les membres ont bien ri, mais j’ai décroché le titre bien mérité de « FÉE DÉGUEULASSE. »

Le clown musicien m’a souvent fait chanter du folklore avec quelques chansons à répondre, ou à boire. J’y ai pris plaisir, car quelques-unes d’elles étaient plus ou moins grivoises. Parfois, j’ai même dû faire des bouffonneries en chantant. Un jour, les pantalons retroussés aux genoux, ma blouse devant derrière, les cheveux en broussaille et le visage rempli de mimiques je chantais

« m’en revenant de Rigaud. » 

C’est grâce à lui que j’ai chanté dans des chorales ou j’ai appris, la fameuse chanson

« LA TOURTIÈRE » de Lionel Daunais, que j’ai interprété à différentes occasions au Québec et en Ontario.

Même le clown comédien en moi m’a inspiré de me joindre à un ami pour présenter de courtes comédies sur divers sujets, tel le hockey ou des malades chez un docteur.

Le clown raconteur en moi, ne m’a jamais demandé de faire des conneries, ni raconter des histoires sales, blessantes ou humiliantes… il était certain que je refuserais. Par contre sachant que j’ai beaucoup d’imagination, il m’a souvent soufflé l’idée de raconter des faits plus ou moins réels, et comme le Capitaine Bonhomme ceux-ci s’étiraient et devenaient de plus en plus imaginaires.

Inspiré de mon clown intérieur, j’accepte toujours de jouer avec les mots ou de déformer drôlement des phrases tout comme « Sol » le faisait, mais si j’ai de la riposte, le tout devient vite une bataille comique du style « Sol et Gobelet ». 

J’aime aussi faire rire les enfants tout comme « Bozo » le clown américain. Je leur raconte des histoires à dormir debout, parfois plus ou moins cocasses. Que de fois dans des soirées familiales ou entre amis il m’a fait danser pour faire rire et raconter drôlement des anecdotes de mon passé.

J’aime bien mon clown intérieur, il a rendu ma vie joyeuse avec beaucoup de gens heureux autour de moi. Il m’a permis de savourer de grandes joies et d’endurer de grandes peines, ensemble nous jouissons de bons amis et amies. Je suis triste à la pensée que certains n’ont pas la chance d’avoir un clown en eux pour les stimuler à vivre heureux tout en aidant leur entourage à oublier leur tracas, ne serait-ce que pour un instant de bonheur.

Texte de Jean-Maurice Gaudreau, Ontario-Outaouais

gettyimages-183371968-612x612.jpg
bottom of page